Côtes d’Armor: Les Jeunes agriculteurs tirent à boulet rouge sur l’État

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Les Jeunes agriculteurs des Côtes-d’Armor (JA 22) et la Fédération départementale des syndicats exploitants (FDSEA) ont mené une action coup de poing en retournant des panneaux d’entrées de communes sur l’ensemble du département. Ils réclament « une prise de conscience de l’État » et affirment que les nouvelles contraintes « mettent à mal nos exploitations et par là, l’objectif de souveraineté alimentaire ».

En traversant les communes du département, vous avez certainement remarqué le retournement des panneaux d’entrée de bourg des communes, avec un autocollant apposé à l’endroit et mentionnant le slogan « On marche sur la tête. » Cette action symbolique de panneaux renversés s’est déroulée dans la nuit du 15 au 16 novembre. Elle est l’œuvre des JA 22 et de la FDSEA, mécontents à propos des taxes, normes et hausse des importations. «  Il y a une inflation de la réglementation, des coûts de production (prix de l’énergie, alimentation des animaux, etc.) alors qu’on nous demande de baisser nos prix. Les agriculteurs ne savent pas où donner de la tête. Ils sont en burn-out réglementaires toutes filières confondues », précise Fabienne Garel, la présidente du FDSEA 22.

Dans un communiqué, les deux syndicats ajoutent : « l’État nous demande d’utiliser moins de produits phytosanitaires. Dans le même temps, on nous augmente les taxes sur le gazole non routier (GNR) en nous demandant d’en consommer moins. Incohérence type puisque le désherbage mécanique (NDLR : une technique alternative aux pesticides qui vise à limiter le développement des mauvaises herbes, pour réduire leur nuisibilité sur les plantes cultivées) consomme forcément davantage de carburant ».

Subir la règlementation

Dans le détail, la FDSEA et la JA 22 s’opposent au maintien des prairies permanentes au même ratio que 2018 alors que l’élevage baisse en Bretagne, à la diminution de 65% voire test zéro-phyto en Bretagne sans solutions contre les cultures orphelines (NDLR : cultures qui ne possèdent pas d’alternative(s) aux produits phytosanitaires) et à l’ajout de normes dites bien-être animal non cohérentes et au détriment du bien-être de l’éleveur.

En ce qui concerne l’utilisation des produits phytosanitaires, Fabienne Garel réclame que l’État investisse « dans la recherche de variétés de plantes plus résistantes et des outils pour diminuer le recours aux pesticides », de façon à « nous (agriculteurs) laisser le temps d’évoluer par rapport à la réglementation ». Pour rappel, le Parlement européen est favorable à une diminution drastique de 65 % de l’usage des pesticides d’ici 2030.

Les deux syndicats promettent que « les communes jouant le jeu en laissant les panneaux retournés au moins 15 jours, nous passerons les remettre en place ! » En attendant, ils pensent sincèrement: “On marche sur la tête !”, d’où le nom de leur opération de panneaux retournés.

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